Divine (Glenn Milstead)

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Divine
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Divine en 1962-1963.
Nom de naissance Harris Glenn Milstead
Naissance
Towson, Maryland,
États-Unis
Nationalité Américaine
Décès (à 42 ans)
Los Angeles, Californie,
États-Unis
Profession Acteur, chanteur
Films notables Mondo Trasho
Pink Flamingos
Polyester
Hairspray

Harris Glenn Milstead, né le à Towson dans le comté de Baltimore dans le Maryland aux États-Unis et mort le à Los Angeles en Californie, mieux connu comme la drag queen Divine, est un acteur et chanteur américain, célèbre, notamment, pour avoir joué à six reprises sous la direction de John Waters.

Biographie[modifier | modifier le code]

Les débuts[modifier | modifier le code]

Harris Glenn Milstead est le fils de Bernard et Diana Frances Milstead. Sa famille déménage à Lutherville, dans la banlieue de Baltimore, lorsqu'il a 12 ans[1]. C'est là qu'a lieu sa rencontre avec John Waters. Sous le pseudonyme de Divine, que lui a suggéré John Waters[2], un travesti aux formes généreuses, il devient un membre attitré de l'équipe d'acteurs des films de Waters (les Dreamlanders), tenant le rôle principal (ou l'un des rôles principaux) dans la plupart de ses courts métrages (en 1968, il est notamment le premier à incarner Jackie Kennedy, dans Eat Your Makeup, court métrage caricatural relatant l'attentat dont a été victime le président John Fitzgerald Kennedy en 1963) puis certains de ses premiers longs métrages : Pink Flamingos, Female Trouble, Polyester et Hairspray. « La toute première fois que j'ai vu Pink Flamingos, je suis tombé amoureux de Divine (...). Son look est instantanément iconique », raconte le chanteur britannique Elton John[3].

Divine par Origa.

Sous les traits de Divine, il fut également en 1977 acteur de théâtre, incarnant le rôle principal de la pièce Women behind bars, une surveillante de prison sadique qui met au pas les nouvelles venues. Ce rôle l'empêche de participer au film Desperate Living de John Waters. Cette même année, il sera très affecté par le décès de l'acteur David Lochary, autre Dreamlanders, qui fut le premier à l'initier au transformisme et à le conseiller sur ses tenues[4].

Une icône du cinéma underground[modifier | modifier le code]

Si son personnage déjanté et anticonformiste de Divine, égérie des films trash de John Waters, fit de lui en Amérique une icône du cinéma underground des années 1960/1970, il sut progressivement évoluer dans ses compositions d'acteur, se faisant connaître d'un public plus large. Dans Polyester, il échange un baiser avec Tab Hunter, sex-symbol des années 1950. Tab Hunter sera de nouveau son partenaire trois ans plus tard dans le western parodique Lust in the Dust de Paul Bartel, tournage éprouvant pour Divine, du fait de sa forte corpulence et de l'altitude de Santa Fe. L'équipe dut faire venir des bouteilles d’oxygène qu'il utilisait entre chaque prise, pour éviter de s'évanouir[5].

En 1985, sous le nom de Glenn Milstead, il joue pour la première fois un rôle masculin, dans le film Wanda's Café d'Alan Rudolph.

Une incursion dans la musique[modifier | modifier le code]

Tombe de Glenn Milstead au cimetière de Prospect Hill Park à Towson (Maryland).

En parallèle à sa carrière cinématographique, Divine a enregistré plusieurs singles dans une veine hi-NRG, dont Born To Be Cheap (son premier en 1981), Shoot Your Shot (1982, écrit et produit par Bobby Orlando) ou encore You Think You're a Man (1984, produit par le trio de producteurs britanniques Stock Aitken Waterman) et s'est produit dans de nombreux spectacles, dans un registre punk et disco, à San Francisco, New York et Los Angeles puis à Paris (au Body rock) et à Londres, dans l'émission Top of the pops, le 19 juillet 1984, où sa prestation télévisée fit scandale[4].

La reconnaissance avec le film Hairspray[modifier | modifier le code]

Hairspray constitue un tournant dans la filmographie de John Waters, s'adressant à un public beaucoup plus large (ses précédentes œuvres étaient toutes interdites aux moins de 18 ans). Le réalisateur délaisse son humour trash et Hairspray est un divertissement quasi familial, pastichant le cinéma musical hollywoodien des années 1950–1960. Dans son rôle de mère de famille affectueuse luttant contre les inégalités raciales, Divine récolte des critiques élogieuses (notamment celle de Pauline Kael dans The New Yorker) et un succès d'estime auprès du grand public. En février 1988, il fait la couverture du magazine Interview[4].

Son décès[modifier | modifier le code]

Le 7 mars 1988, trois semaines après la sortie nationale d'Hairspray, Glenn Milstead est à Los Angeles pour le tournage de la série Mariés, deux enfants. Il doit y incarner l'oncle de Peggy, Otto. Il passe la journée au Sunset Gower Studios pour des répétitions, le tournage devant débuter le lendemain. Il rentre ensuite au Regency Plaza Suites Hotel, dîne avec des amis, puis retourne dans sa chambre. Peu avant minuit, il meurt dans son sommeil des suites d'une cardiomégalie, liée à son obésité selon le médecin légiste, à 42 ans[4],[6],[1]. Les funérailles ont lieu dans une chapelle des pompes funèbres à Towson, près de Baltimore[2]. Des fleurs ont été envoyées par la comédienne Whoopi Goldberg, le chanteur Elton John, et les acteurs de Mariés, deux enfants[1].

Son héritage[modifier | modifier le code]

Dans son documentaire Divine Trash (1998), Steve Yeager lui rend hommage et relate sa vie et sa collaboration avec John Waters. La mère de Glenn y est interviewée.

En 2013, le New York Times considère Divine comme une diva précurseure des styles du chanteur britannique Boy George et de la drag-queen américaine Ru Paul.

En 2013, un deuxième documentaire, I am Divine, lui est consacré par le réalisateur et producteur Jeffrey Schwarz (en).

Dans l'ouvrage de The Queer Bible, qui paraît en 2021, le chanteur britannique Elton John qualifie Divine de « courageuse, unique et sans crainte. Il [Glenn Milstead] tournait en dérision une société conservatrice qui l'a ridiculisé et rejeté »[3].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Année Film Rôle Réalisateur Notes Distinction
1966 Roman Candles La nonne qui fume John Waters court métrage
1968 Eat Your Makeup Jackie Kennedy John Waters court métrage
1969 Mondo Trasho Divine John Waters
1970 The Diane Linkletter Story Diane Linkletter (en) John Waters court métrage
Multiple Maniacs Lady Divine John Waters
1972 Pink Flamingos Divine / Babs Johnson John Waters
1974 Female Trouble Dawn Davenport / Earl Peterson John Waters
1981 Polyester Francine Fishpaw John Waters
1985 Lust in the Dust Rosie Velez Paul Bartel Nommée - Razzie Award du pire acteur
Wanda's Café (Trouble in Mind) Hilly Blue Alan Rudolph
Divine Waters (en) Lui-même Vito Zagarrio Documentaire
1987 Histoires de l'autre monde (Tales from the Darkside) Chia Fung Série télé - épisode: Seymourlama (4.08)
1988 Hairspray Edna Turnblad / Arvin Hodgepile John Waters Nommée - Film Independent's Spirit Award du meilleur acteur dans un second rôle
1989 L'Arme du clown (en) (Out of the Dark) Détective Langella Michael Schroeder
1998 Divine Trash Lui-même Steve Yeager (en) Documentaire - Images d'archive
2000 In Bad Taste (en)
2002 The Cockettes (en) Bill Weber
David Weissman
2013 I am Divine[7] Jeffrey Schwarz (en)

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums[modifier | modifier le code]

  • 1982 : My First Album
  • 1982 : Jungle Jezebel
  • 1984 : The Story So Far
  • 1988 : Maid in England

Singles[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Thomas Ginsberg, « Film Actor 'Divine' Eulogized At Funeral », sur AP NEWS, (consulté le )
  2. a et b (en-US) Mary Norris, « Divine's Funeral », sur The New Yorker, (consulté le )
  3. a et b (en-US) Rolling Stone et Rolling Stone, « Excerpt: Elton John Recounts His Drag History and Remembers 'True Punk Rebel' Divine », sur Rolling Stone, (consulté le )
  4. a b c et d information tirée du documentaire I am Divine, de Jeffrey Schwarz (en).
  5. témoignage du producteur Allan Glaser, tiré du documentaire I am Divine, de Jeffrey Schwarz (en).
  6. « Mort de l'acteur Divine. _ », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Noémie Luciani, « « I am Divine » : inoubliable diva underground », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

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Vidéographie[modifier | modifier le code]

Documentaires sur Divine :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]